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Mission

Destination la Guyane – Journal de bord, juin-juillet 2023

À Mana, le récolement bat son plein. Luc-André Biarnais poursuit le récit de sa mission à Mana. Aujourd’hui il revient sur l’utilité du récolement et sa découverte du bourg de Papaïchton, l’une des communes les plus enclavées de Guyane et de France.
Photographie prise devant un conteneur d'archives
Fin du récolement dans les conteneurs

Le récolement des deux conteneurs maritimes est désormais terminé et celui des bureaux a commencé début juillet. Dans chacun de ceux-ci, le volume à traiter est variable allant de quelques boîtes à une trentaine de mètres linéaires. Certains de ces dossiers s’arrêtent au début de la crise de la covid 19, d’autres sont parfois beaucoup plus anciens remontant au début du siècle. Souvent, le contenu est inconnu de l’agent qui travaille actuellement dans le bureau et qui n’en est pas le producteur.

Ce travail essentiel a été présenté aux responsables de services de la communauté de communes de l’Ouest Guyanais lors d’une réunion le 26 juin.

Le récolement : un travail fin et nécessaire

À quoi sert ce récolement, un travail fin ? Il permet certes d’ouvrir chaque boîte et d’en extirper les animaux. Il est surtout là pour affiner les analyses du contenu, deux boîtes pouvant à l’origine être identifiées semblablement sans contenir le même type de documents :

– Recueil des actes administratifs, 2002 ;

– Recueil des actes administratifs, 2003.

Ici, la boîte datée de 2002 contient le recueil des actes administratifs de la préfecture de Guyane, à Cayenne. Ces documents sont donc éliminables à la CCOG où ils ont été adressés pour information. La deuxième boîte (datée de 2003) contient à la fois ces mêmes documents éliminables et le recueil des actes administratifs de la CCOG qui, lui, est à conserver.

En outre, ce travail de récolement permet de déterminer les boîtes dont le contenu peut être détruit immédiatement, avec la rédaction d’un bordereau d’élimination, de 48 mètres linéaires ici, soumis à la validation de la Communauté de communes et du directeur des Archives territoriales.

Photographie de placards dans les bureaux de la CCOG
Le récolement dans les bureaux a commencé

Bestiaire

Photographie d'un crapaud
Crapaud chassé du conteneur

Absent durant près de deux semaines en mai-juin en raison du séminaire de Dat@rchiv à la Tour d’Oncin, je n’ai pas eu à ouvrir les conteneurs durant cette période. À la réouverture le 8 juin, j’ai constaté que des batraciens y avaient de nouveau élu domicile : derechef, je les ai chassés.

Les insectes croisés sont légion. À plusieurs reprises ce sont des cafards, vivants ou morts, que j’extrais de boîtes.

Papaïchton

Je me suis rendu trois jours à Papaïchton fin juin 2023. Papaïchton une commune dite de l’intérieur, créée à partir de 1969 lorsque l’ancien territoire de l’Inini a été municipalisé, ses habitants (enfin) reconnus comme citoyens français et les territoires communaux lentement découpés pour aboutir au paysage actuel.

Papaïchton est accessible de deux manières : par le fleuve Maroni/Lawa en quelques heures de pirogue… ou bien par l’avion d’Air Guyane qui assurait avant la grève qui vient de prendre fin des liaisons aussi régulières que possible entre Saint-Laurent-du-Maroni, le bourg de Grand-Santi et Maripasoula. Après Maripasoula, c’est une piste en latérite, de bonne qualité mais à l’entretien compliqué, qui permet d’atteindre l’Éden.

La maison mère d’Air Antilles et Air Guyane est en cessation de paiement et au bord de la liquidation judiciaire au moment où ces lignes sont écrites ce qui pose la question essentielle de la continuité territoriale en Guyane à la fois pour le ravitaillement des habitants, pour les élèves et étudiants, les travailleurs.

Photographie de Lawa à Papaïchton, en face du Surinam
Lawa à Papaïchton, en face du Surinam

Toutes les photographies sont de Luc-André Biarnais, juin-juillet 2023.

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